vendredi 4 mai 2012

Ecriture numérique ?

Comme nous l'avions montré en 2009, avec un travail dans lequel l'apport de Pierre Ménard est essentiel -cf blog "Les Rias" et  site communal de Saint-Apollinaire-de-Rias -  domaine Bibliothèque/sciences,

l'écriture numérique est irréductible à l'écriture numérisée 

- elle est composite - composant, articulant dans la durée, faisant vivre et évoluer dans des temps brefs ou longs  des systèmes complexes de formes textuelles, iconiques, sonores évoluant à degrés divers dans des espaces/temps complexes à n dimensions.








A l'origine, et en cela elle égalise et  nivelle, l'écriture qui numérise transforme tout flux en succession de 0 ou de 1, le courant passe ou ne passe pas. Par 8 chiffres en octets binaires puis groupements d'octets, groupements de groupements d'octets, de groupements de groupements de groupements... C'est l'architecture qui fait sens et différencie ce qui apparait comme texte (les beaux temps du code ACSII), image ou son et notamment celle de ce qui va se constituer en interface...


Le rapport texte/image, en particulier, va se poser différemment à tous niveaux et suivant les occurrences.
Si l'on a enseigné pendant des décennies que l'image n'"illustrait" pas le texte mais participait, toute redondance évitée, et à part égale, à la construction globale du sens - l'introduction du son et pourquoi pas d'autres types de données, complexifie la donne. Sans oublier la dimension logographique des mises en forme du texte  et du type d'écriture (cf la poésie, sa lecture tabulaire, la forme-sens de Meschonnic...)







Ecriture modulaire, faite de modules ouverts où l'auteur/architecte/chef d'orchestre induit un cheminement par la forme, la nature des composants hétérogènes, de leurs articulations, par les liens hypertextes, mais où le lecteur va choisir, construire ses itinéraires propres, à partir de ses propres références culturelles, de ces médiations symboliques qui l'ont construit et le construisent et n'en finissent pas de se remanier.(1)


Aujourd'hui se pose avec insistance la question du son et donc celle du temps et des divers niveaux de structuration de la matière que l'électronique rend accessibles.

On pourrait citer le travail de Marchetti récemment exposé au Lux à Valence, celui du  Scénoscome qui s'est donné à voir à Bourgoin-Jallieu, et tout proche, encore accessible ici, en Ardèche, à la Fabrique du Pont d'Aleyrac, celui de Giuseppe Penone.

Donner un coup doux à l'arbre, recueillir et amplifier le sens et sa circulation dans le tronc et les branches, fonctions de l'essence de celui-ci et sans doute de la nature choisie  pour chaque arbre de l'incidence de départ... Recueil sonore, conservé et transmis en enregistrement MP3 et CD, transposition graphique collant au dess(e)in de l'arbre,  codage en écriture musicale classique, sens de l'ensemble - des images exposées, du son, de la vidéo, et en même temps de ce pouvoir nouveau de rendre perceptible l'imperceptible à l'échelle de la vie courante.

On pourrait évoquer, différente, mais s'inscrivant dans la même problématique- "Mouvances" de Martine Diersé, cette stèle portant ce coquillage/poisson évoqué par Marie-Claude où s'entend la mer des steppes sibériennes...






NB. La photographie participe de l'écriture numérique, en elle-même ou en tant qu'élément d'un  système composite approfondi par l'auto-référencement (cf liminaire) . Rien à dire de celles qui s'insinuent dans ce texte. A chacun de les faire parler. Conservatrices de l'éphémère des Constructeurs ? De l'incertitude des constructions (et pratiques) qui s'y projettent,  en un lieu géolocalisé et daté ? De l'appréhension peut-être vis-à-vis d'un temps où rien ne viendra plus que de la qualité de ce qui s'y fera...

A contiuer par l'enregistrement sonore de bruits des travaux ?

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1. Cf les re-lectures d'un livre -roman, traité de philosophie, manuel de mathématique... Celles d'un film - cf Chris Marker...les concrétistes brésiliens ou un Joan Brossa...







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